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L’interlangue
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L’interlangue
Le concept d’interlangue apparaît, dans le champ de la recherche sur l’acquisition des langues étrangères, en 1972 avec Selinker. Il est alors défini comme un système transitoire comprenant des étapes successives construites par l’apprenant au cours de l’acquisition d’une nouvelle langue (appelée L2 ou langue cible). Au cours de ces étapes, l’individu élabore des approximations qui constituent des hypothèses sur le fonctionnement de la L2. Elles s’auto-régulent et seront confortées ou sujettes à révision pour se rapprocher de plus en plus de la langue cible, ce qui fera évoluer le système en spirale. L’apprentissage est dorénavant, présenté comme un processus créatif et dynamique et les écarts à la norme de la L2 réalisés par l’apprenant ne sont plus stigmatisés. La validité du concept d’interlangue est immédiatement admise par les courants de recherche en acquisition des langues secondes, en Europe comme aux USA. Dès les années 70, pour appréhender les spécificités de l’interlangue, l’analyse des erreurs est délaissée au profit de descriptions d’approximations des apprenants d’une langue étrangère qui prennent alors leur essor, et qui concernent notamment l’allemand, l’anglais et l’arabe.
Il faut distinguer l’interlangue, du système transitoire que se crée tout locuteur en train d’apprendre à parler. Certes, dans les deux cas, il s’agit d’approximations, et il est admis qu’elles mobilisent quelques processus cognitifs relativement voisins. En effet, dans les deux cas, on observe une comparaison de la langue à acquérir avec celle déjà utilisée par l’entourage et une mise en place d’hypothèses qui sont testées et modifiées lors de l’interaction. Mais leurs différences sont également notoires : les enfants qui apprennent une seconde langue transfèrent leur savoir langagier acquis en langue première (appelée L1) c’est-à-dire les compétences de communication et leur capacité à structurer et à organiser les énoncés, dans la langue à acquérir. Il centrent alors leurs efforts sur les savoirs linguistiques spécifiques à la langue cible (syntaxe, lexique etc).
A La Réunion, la confusion entre interlangue et système transitoire élaboré lors de l’acquisition du langage est fréquente. En effet, un certain nombre d’enfants Réunionnais commencent à parler en créole et apprennent le français à l’entrée de l’école maternelle c’est à dire, généralement vers l’âge de trois ans. Les essais et les ajustements qu’ils opèrent alors en français sont assimilés à de l’interlangue, ce qui reviendrait à considérer que les compétences langagières acquises et que l’apprentissage effectif du français ne concernerait que les savoirs linguistiques spécifiques à cette langue. Or, à cet âge, toutes les compétences langagières sont en cours d’acquisition. Et même si les connaissances de certains enfants s’avèrent un peu plus importantes en créole qu’en français, l’on peut estimer de façon globale que les deux langues sont en cours d’apprentissage. Les formes produites alors en français et en créole relèveraient du système provisoire mis en place par tout enfant en train d’apprendre à parler et à maîtriser deux langues (presque) simultanément et non de l’interlangue.
En outre, si nous avions affaire à de l’interlangue, le français acquérrait le statut de langue étrangère, ce qui n’est pas le cas en raison du bain linguistique quotidien dont il fait l’objet. En effet, les enfants bénéficient, dans la majorité des cas, d’énoncés en français de façon régulière et massive et en particulier grâce à la télévision qui propose tous les jours quantité d’émissions mais aussi par le biais de la radio, des affichages (panneaux routiers, publicité, etc.). A l’école, le contact avec le français est également important puisque six heures quotidiennes d’enseignement sont effectuées officiellement dans cette langue
Il faut distinguer l’interlangue, du système transitoire que se crée tout locuteur en train d’apprendre à parler. Certes, dans les deux cas, il s’agit d’approximations, et il est admis qu’elles mobilisent quelques processus cognitifs relativement voisins. En effet, dans les deux cas, on observe une comparaison de la langue à acquérir avec celle déjà utilisée par l’entourage et une mise en place d’hypothèses qui sont testées et modifiées lors de l’interaction. Mais leurs différences sont également notoires : les enfants qui apprennent une seconde langue transfèrent leur savoir langagier acquis en langue première (appelée L1) c’est-à-dire les compétences de communication et leur capacité à structurer et à organiser les énoncés, dans la langue à acquérir. Il centrent alors leurs efforts sur les savoirs linguistiques spécifiques à la langue cible (syntaxe, lexique etc).
A La Réunion, la confusion entre interlangue et système transitoire élaboré lors de l’acquisition du langage est fréquente. En effet, un certain nombre d’enfants Réunionnais commencent à parler en créole et apprennent le français à l’entrée de l’école maternelle c’est à dire, généralement vers l’âge de trois ans. Les essais et les ajustements qu’ils opèrent alors en français sont assimilés à de l’interlangue, ce qui reviendrait à considérer que les compétences langagières acquises et que l’apprentissage effectif du français ne concernerait que les savoirs linguistiques spécifiques à cette langue. Or, à cet âge, toutes les compétences langagières sont en cours d’acquisition. Et même si les connaissances de certains enfants s’avèrent un peu plus importantes en créole qu’en français, l’on peut estimer de façon globale que les deux langues sont en cours d’apprentissage. Les formes produites alors en français et en créole relèveraient du système provisoire mis en place par tout enfant en train d’apprendre à parler et à maîtriser deux langues (presque) simultanément et non de l’interlangue.
En outre, si nous avions affaire à de l’interlangue, le français acquérrait le statut de langue étrangère, ce qui n’est pas le cas en raison du bain linguistique quotidien dont il fait l’objet. En effet, les enfants bénéficient, dans la majorité des cas, d’énoncés en français de façon régulière et massive et en particulier grâce à la télévision qui propose tous les jours quantité d’émissions mais aussi par le biais de la radio, des affichages (panneaux routiers, publicité, etc.). A l’école, le contact avec le français est également important puisque six heures quotidiennes d’enseignement sont effectuées officiellement dans cette langue
flsh agadir- Directeur du forum
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