William Faulkner parlait de Camus

par flsh agadir Jeu 12 Fév - 0:17

William Faulkner, écrivain américain, prix Nobel de littérature, parlait d'Albert Camus :

Camus disait que le seul rôle véritable de l'homme, né dans un monde absurde, était de vivre, d'avoir conscience de sa vie, de sa révolte, de sa liberté. Il disait que, si l'unique solution au dilemme de l'homme était la mort, nous faisions fausse route.
William Faulkner parlait de Camus 80-a-w10

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WILLIAM FAULKNER

la bonne voie est celle qui conduit à la vie, à la lumière du soleil. on ne peut pas sans répit supporter le froid. Aussi s'est-il révolté. il a effectivement refusé de suivre une voie qui ne conduisait qu'à la mort. la voie qu'il a prise était la seule qui put ne pas conduire uniquement à la mort. la voie qu'il a prise conduisait à la lumière du soleil : car elle amenait à créer de nos fragiles pouvoirs et de nos absurdes matériaux quelque chose qui n'existait pas dans la vie avant que nous l'eussions créé. Il disait : "je n'aime pas croire que la mort ouvre sur une autre vie. pour moi, c'est une porte qui se ferme." C'est ce qu'il essayait de croire. Mais il n'y parvenait pas. Malgré lui, comme tous les artistes, il a passé sa vie à chercher et à exiger de lui-même les réponses que Dieu seul connait; lorsqu'il fut désigné pour le Nobel, je lui adressai à Stockholm un télégramme qui disait : "on salue l’âme qui constamment se cherche et s'interroge." Pourquoi n'a-t-il pas renoncé, s'il ne voulait pas croire en Dieu ? A l'instant même qu'il a heurté l'arbre, il continuait à se chercher et à s'interroger. Je ne crois pas que dans l'éclat de cet instant il ait trouvé la réponse. Je ne crois pas qu'on puisse trouver les réponses, mais je crois seulement qu'il faut qu'il y ait sans cesse et constamment, pour les chercher, quelque fragile participant de l'humaine absurdité.

La Nouvelle Revue française, mars 1960