Les prémices de la construction européenne

par flsh agadir Mer 4 Fév - 22:56

L’idée d’une Europe unie et politiquement intégrée est multiséculaire. Déjà, en 1620, le Duc de Sully appelait de ses vœux « un corps politique de tous les États d’Europe qui pût produire entre ses membres une paix inaltérable et un commerce perpétuel ». En 1849, Victor Hugo reprendra à son compte cette idée des « États-Unis d’Europe », sur le modèle de l’État fédéral américain.
Mais si, dans l’entre-deux guerres, des penseurs et hommes politiques comme Nikolaus de Coudenhove-Kalergi et Aristide Briand s’attachent à montrer la nécessité de la construction européenne, il faut attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale et l’instauration d’un nouvel ordre en Europe occidentale pour que se concrétise le projet de coopération.

Le 9 mai 1950, Robert Schuman, alors ministre français des Affaires étrangères, prononce un discours inspiré par Jean Monnet au salon de l’horloge du Quai d’Orsay pour la création d’une organisation commune européenne qui gérerait les productions de charbon et d’acier de la France et de l’Allemagne. Cette déclaration débouche le 18 avril 1951 sur la signature du traité de Paris instaurant la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA). Six pays en font partie : La France, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. En instaurant un marché commun du charbon et de l’acier, la CECA favorise les échanges par l’abaissement des droits de douane tout en permettant la mise en place de politiques communes dans ce secteur en crise. On a décidé de mettre en commun le charbon car c’était la source principale d’énergie à l’époque, et l’acier car c’est à partir de l’acier que l’on peut fabriquer des armes. Ainsi, en contrôlant la production d’acier d’un pays on pouvait contrôler sa production d’armes, et freiner toute volonté guerrière. C’est pour cela que tous les 9 mai a maintenant lieu la fête de l’Europe.