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L’art de la calligraphie
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L’art de la calligraphie
Chez les Arabes avant l’islam, la tradition orale était primordiale. Le poète était la mémoire de la tribu. Puis les Arabes éprouvèrent le besoin de mettre par écrit ce qu’ils récitaient, d’abord en utilisant peu de signes, simplement comme aide-mémoire. Leur écriture commença à prendre de l’importance au 7e siècle, avec l’avènement de l’islam, parce qu’elle donnait une forme visuelle à la parole divine. Le Coran, premier livre écrit en langue arabe, joua un rôle central dans son développement et fit évoluer l’écriture vers la calligraphie.
A la fin du 7e siècle, la langue et l’écriture arabes prirent un caractère officiel et s’imposèrent dans l’administration de tous les pays musulmans. L’écriture évolua vers deux formes maitresses : l’une souple et arrondie, le neskhi, l’autre rigide et anguleuse, le koufi. Ces deux styles ont engendré une multitude d’autres, dont les noms témoignent presque toujours de leur origine géographique : le hiri venait de la ville de Hira, le hijazi de la région du Hijaz.
Au 8e siècle, les Arabes apprirent des Chinois le secret de la fabrication du papier, qui facilita la diffusion des textes écrits et favorisa l’essor de l’écriture. Chaque région du vaste empire islamique avait son style propre, empreint de sa culture et de sa sensibilité. Ainsi, le koufi, principalement utilisé pour écrire le Coran, n’avait pas la même apparence en Inde qu’en Irak, en Egypte qu’en Andalousie. Transformé en élément architectural, le koufi, d’abord épais et lourd, s’épure, devient monumental. Les caractères s’allongent en hauteur, évoquant la silhouette d’une ville avec ses minarets et ses dômes, ou composent des motifs tressés, floraux ou géométriques. Le koufi quadrangulaire, par exemple, est uniquement constitué de lignes se coupant à angles droits, ce qui lui donne une vigoureuse sobriété. Les mots se simplifient, les lettres ne se suivent plus sur une ligne, elles flottent dans l’espace, comme libérées de la pesanteur ; elles vont jusqu’à s’enrouler en une diagonale spiralée le long du corps arrondi des minarets.
L’écriture, partout présente, sur les monuments bien sur, mais aussi sur les vêtements, la vaisselle, les meubles, est le premier art visuel de la cité musulmane, puisque l’image représentant un être doué d’une âme est déconsidérée. La lettre devient donc le principal élément de décor dans la mosquée, au palais, à l’école. Une seule exception : les ouvrages scientifiques et littéraires, mais même là, l’image manque de réalisme, n’a ni relief ni profondeur. Ce sont donc les calligraphes qui, empruntant au vocabulaire du peintre, se chargent, au travers du mot, de donner l’illusion de l’image. Sur les monuments, la calligraphie s’affranchit du message pour devenir objet de médiation. Les calligrammes, constructions géométriques complexes, deviennent illisibles. A l’inverse, ils peuvent être épurés à l’extrême, comme cet immense waw, lettre solitaire tracée sur un mur de la grande mosquée de Boursa en Turquie. La calligraphie devient alors un art abstrait, exprimant les sentiments du calligraphe, que l’observateur interprète ensuite à sa manière.
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